Depuis une dizaine d’années, les technologies 2,5 et 3D font partie de la boîte à outils de l’archéologue. La lasergrammétrie, la photogrammétrie et la RTI (Reflectance Transformation Imaging) sont ainsi différentes techniques employées pour le relevé et l’analyse d’objets archéologiques de nature et dimensions très diverses, qu’il s’agisse d’une pièce de monnaie ou d’un monument (bâtiment civil, église, château, etc.), voire d’un site dans sa totalité. Leur usage doit être considéré par rapport aux techniques d’investigation traditionnelles et toujours répondre à des problématiques de recherche ou de conservation (exhaustivité ou précision d’un relevé par exemple).
La RTI est employée pour les petits objets (pièces de monnaie, céramiques, inscriptions et graffitis) et consiste à prendre une série de clichés depuis un point fixe en faisant varier la source lumineuse suivant un protocole particulier. Un logiciel dédié permet, entre autres, de virtuellement faire varier l’éclairage, de sorte à mettre en évidence des micro-traces ou les inscriptions partiellement effacées par exemple.
La lasergrammétrie permet, à l’aide d’un scanner laser sur trépied ou porté à la main, d’obtenir un nuage de points qui constitue un véritable double numérique d’un objet, avec une précision millimétrique. La photogrammétrie permet également de créer un nuage de points tout aussi précis, à partir de photographies qui doivent être prises suivant un protocole spécifique à l’objet numérisé et au logiciel utilisé. Le nuage de points peut ensuite être maillé (les points sont reliés de sorte à former des triangles) et texturé (application de la couleur sur la surface créée). Les modèles 3D réalisés peuvent faire l’objet de traitement 3D pour mettre en évidence des reliefs par exemple ; des ortho-images (plans, coupes, élévations) peuvent aussi en être extraites pour servir d’illustrations ou de base à un dessin archéologique annoté.
Daniel Morleghem