L’archéologie urbaine propose d’étudier les villes sur la longue durée depuis leur création jusqu’aux périodes récentes. Elle met en œuvre l’ensemble des techniques et méthodes de fouille pour aborder des dépôts stratigraphiques complexes généralement de plusieurs mètres d’épaisseur et mobilise l’ensemble des autres sources conservées à partir du Moyen Âge. Pour les villes du nord de la Gaule, cela concerne essentiellement, mais pas exclusivement, les chefs-lieux de cité et les agglomérations secondaires mis en place après la conquête et également des villes nouvelles, petites ou non, créés plus récemment à partir d’un pôle religieux ou de défense. Les antécédents gaulois ou plus récents comme les contextes géomorphologiques sont également recherchés et documentés. L’archéologue se propose à partir de toutes ces données de saisir les processus complexes de la « fabrique urbaine » et d’identifier les interactions entre l’espace et la société sur le temps long. Tours est un cas d’école dans le domaine de l’archéologie urbaine car cette ville bénéficie depuis plus de 40 ans de travaux de recherche au sein du Laboratoire Archéologie et Territoires.
Anne-Marie Jouquand,
Ingénieure chargée de recherche à l’Inrap
Vue du chantier de la rue Gambetta à Tours © F. Champagne, Inrap